Comment se débarrasser définitivement de la coccidiose de nos volailes.
La coccidiose est un fléau. Cette maladie provoque des diarrhées et un amaigrissement important pour nos poules. Tous les éleveurs de volailles voient leur production d’œuf chuter et la qualité de volailles de chair est souvent affectée tant la perte de poids peut être importante et ce très rapidement. Les produits anticoccidiens vendus sur le marché ne sont pas des produits qui tuent les coccidies (comme des antibiotiques pourraient tuer des bactéries). Ces produits empêchent juste la prolifération excessive de ces parasites microscopiques. Si nos éleveurs traitent leurs volailles d’ornement, on ne fait que limiter les dégâts et on n’élimine pas le problème qui peut resurgir un peu plus tard
Il est intéressant de trouver d’autres solutions que ces produits ‘coccidiostatiques’ (qui empêchent la prolifération des coccidioses mais qui ne les tuent pas) car :
§ la législation européenne vise à interdire les additifs alimentaires à activité médicamenteuse, et en conséquence aucune nouvelle molécule n’est commercialisée.
§ les souches de coccidies deviennent résistantes aux produits existants.
§ aucune solution de remplacement efficace et de faible coût n’existe actuellement.
Face à ces contraintes, d’une part les coccidiostats existants doivent être utilisés de manière raisonnée, pour une efficacité optimale et pour éviter l’épuisement de leurs effets trop rapide. La meilleure solution semblerait être la vaccination contre les coccidies.
Lors de la vaccination contre la coccidiose :
La vaccination contre la coccidiose consiste en une contamination de nos volailles avec des coccidies non pathogènes. C'est-à-dire qui ne provoquent aucun trouble pour nos volailles et qui vont provoquer une réaction immunitaire de l’animal.
Ces souches de coccidioses atténuées colonisent nos volailles et les rendent immunocompétentes. C’est-à-dire que les poules sont porteuses de coccidiose, mais d’une forme qui ne les rend pas malades. Cette forme non pathogène empêche les formes pathogènes de se multiplier puisque, si on veut simplifier, ‘la place est déjà prise’ pour les souches agressives. Elles ne peuvent donc se multiplier.
Ce produit est considéré non pas comme un vaccin par l’industrie pharmaceutique, mais comme un médicament. La vaccination doit se faire idéalement à 5 jours de vie.
Cette vaccination ne se fait qu’une seule fois dans la vie de l’animal et suffit pour le protéger durablement contre la coccidiose, a condition de respecter plusieurs conditions.
Il existe le paracox 8 et le paracox 5. Le paracox 8 est à préférer, bien que plus cher, il protège contre TOUTES les espèces de coccidies présentes en europe.
La vaccination se fait en ajoutant dans l’alimentation ou dans l’eau de boisson le vaccin, à raison de 0.1 ml par poussin (le flacon de 1000 doses fait 100 ml). Le partage des doses peut être fait avec une seringue a insuline. le produit n’est pas livré véritablement dans un flacon, mais plutôt dans une poche souple, qui possède une valve qu’on peut percer. L’inconvénient est qu’il faut prévoir avant l’ouverture plusieurs fioles ou éprouvettes ayant des bouchons afin de partager le produit. Une fois ouvert, le sachet originel contenant le vaccin ne peut se reboucher. Il faut absolument utiliser le produit, sinon tout le liquide risquerait de se répandre. .
Le flacon se garde en théorie 4 mois sans être ouvert et en théorie 8 semaines une fois entamé. En angleterre, énormément d’éleveurs utilisent ce produit, depuis de nombreuses années et avec grand succès. Beaucoup d’éleveurs ponctionnent la poche mère proprement en utilisant des fioles stériles pour recevoir de petites quantités de vaccin (20, 30, 50 ou 100 doses). Ces éleveurs utilisent ces vaccins pendant toute leur saison de reproduction sans problèmes. Il n’ouvrent que les tubes dont ils ont besoin et conservent leur réserve au réfrigérateur.
Le vaccin anticoccidien, qui est considéré ne l’oublions pas comme un médicament, n’a aucune interférence avec les autres vaccinations.
Cette vaccination ne se fait qu’une seule fois dans la vie de l’animal et suffit pour le protéger durablement contre la coccidiose, a condition de respecter plusieurs conditions:
- toujours conserver le vaccin au réfrigérateur, sans rompre la chaine du froid.
- pour être sur que les poussins prennent bien leur produit, il faut les assoiffer avant de leur donner le produit dans une faible quantité d’eau fraîche.
- il faut élever les jeunes sur une litière et non sur grillage. Les jeunes doivent rester sur la même litière pendant 21 jours, afin qu’ils puissent se recontaminer régulièrement avec les coccidies vaccinales qui sont éliminées dans les fientes. En consommant quelques copeaux, quelques fientes ou de la nourriture souillée, les jeunes sujets auront un « rappel vaccinal », ce qui va améliorer les réactions immunitaire ultérieures contre les coccidies pathogènes. Le cycle de vie normal d’une coccidie est de 7 jours. Ces coccidies vaccinales ont un cycle de vie plus court de 5 jours. Il faut tout de même 4 cycle de vie pour une réaction immunitaire suffisante.
- Il est très important de ne plus du tout utiliser d’anticoccidien après la vaccination pour les jeunes (même a l’age adulte). Au risque de détruire totalement les ‘ bonnes’ coccidies que l’on a ensemencées dans l’élevage. Ces coccidies inoffensives vont se multiplier et par l’intermédiaire dans fientes, recontamineront les oiseaux présents dans les parquets. Un cycle de contamination- multiplication et sécrétion des coccidies vaccinales va se créer, et assurer ainsi une bonne immunité. Un poussin bien vacciné permet d’obtenir une volaille correctement protégée pendant toute sa durée de vie.
- si la vaccination est effectuée correctement, le laboratoire garantit une absence totale de signes de coccidiose dans vos élevages.
- si une volaille vaccinée présente une diarrhée, il faut l’isoler. Il ne s’agit pas d’une coccidiose !!!!! il ne faut en aucun cas utiliser d’anticoccidien. La colonisation du tube digestif de l’animal par les bonnes coccidies sera détruite. L’éleveur aura peut être le sentiment d’avoir soigné sa poule, puisque les anticoccidiens ont quasiment tous un effet anti-infectieux (ils tuent les bactéries), mais il aura annulé tous les effets de sa vaccination.
Le seul effet, que l’on pourrait qualifier d’indésirable (et encore !) est que sur les premiers lots de jeunes mis en extérieur sur des sites très contaminés, on peut trouver quelques réactions a type de frilosité. Ceci s’explique par la mise en compétition dans le tube digestif entre les coccidies vaccinales et les coccidies dites sauvages. Exceptionnellement, les jeunes peuvent présenter une petite diarrhée pendant 24 heures. Apres ce laps de temps, tout rentre dans l’ordre et les volailles seront protégées. Encore une fois, il faut résister à la tentation d’utiliser un anticoccidien !!
Les aliments doivent être totalement indemnes de produits anticoccidiens. Pour être certain des compositions, il faut bien regarder les compositions et ne pas hésiter à demander aux vendeurs d’aliments. Pour les aliments pintadeaux - faisandeaux, il est totalement interdit par les règlementations européennes de trouver des anticoccidiens dans la composition. Les éleveurs peuvent les utiliser sans crainte.
On peut traiter sans soucis contre les vers, les antihelminthiques n’ont aucune interaction avec les coccidies vaccinales.
Prenez garde aux antibiotiques de la famille des sulfamides. Par exemple, un produit qui est très efficace pour beaucoup de problèmes d’élevage est le BIAPRIM, ce produit ne doit absolument pas être utilisé. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, mais l’éleveur qui vaccine doit être très vigilant.
Si une volaille échappe a la vaccination, on peut espérer qu’elle se parasite avec de bonnes coccidies qui auraient été produites par les autres volailles. Ainsi, je pense qu’un éleveur qui utiliserait pendant 2 à 3 ans un vaccin anticoccidien de type paracox 5 ou 8 (le 8 protégeant contre toutes les souches existantes de coccidies) verrait sont élevage protégé pendant longtemps, grâce a une auto-immunisation et a des réinfections avec de ‘bonnes’ coccidies. Cette méthode permet de traiter le ’mal par le mal’, certes un peu onéreux, mais qui semble tellement efficace.
Les coccidioses doivent être combattues, souvent les oiseaux atteints de coccidiose sont plus faibles et donc plus vulnérables pour d’autres maladies. Les oiseaux sont alors plus sensibles au coryza ou d’autres problèmes.
Les éleveurs traitent alors de manière symptomatique mais ne vont pas chercher le problème à la base. La coccidiose n’est pas la mère de tous les maux, mais elle est source de beaucoup de soucis d’élevage. La solution pourrait être de se grouper pour acheter un flacon de 1000 doses par les clubs ou associations d’éleveurs et un partage pourrait s’organiser.
Pour les plus septiques ; ce vaccin est largement utilisé dans les élevages industriels de poulets, et en 2005, plus de 13 millions de doses ont été vendues. Aucun cas de coccidiose dans ces élevages n’a été rapporté. Ces grands élevages doivent pourtant consigner tout problème de santé de leurs animaux.
Voici un article qui est un témoignage récolté sur Internet: Coccidioses : mieux vaut prévenir que guérir« La vaccination libère l’éleveur de tout souci de coccidioses »
Installé en Gaec avec son père et son frère depuis 1996, Francis Villemur élève des dindes, des poulardes, des chapons et des poulets sous le label « volaille fermière du Gers ». « Mes volailles sont peu sujettes aux coccidioses car, en production label, elles sont moins stressées qu’en production standard en raison, notamment, des densités inférieures, observe l’éleveur. Et depuis que je vaccine tous mes animaux, je n’ai plus aucun problème de coccidioses. Pour les poulets, j’utilise le vaccin Paracox 5, que je pulvérise sur l’aliment entre le 1er et le 3e jour d’âge. Pour les volailles festives, qui ont une durée d’élevage supérieure aux poulets, je préfère recourir au Paracox 8, plus cher mais efficace contre un plus grand nombre d’espèces de coccidies. Ce vaccin est versé dans l’eau de boisson entre le 5e et le 9e jour d’âge. La vaccination dans l’eau de boisson exige moins de précautions que la pulvérisation sur l’aliment : après avoir assoiffé les volailles, il suffit de prévoir un abreuvoir par animal, puis de diluer dans chacun une dose de vaccin. En revanche, le Paracox 5 nécessite de pulvériser uniformément une quantité précise de produit sur une quantité précise d’aliment. Mise à part certaines précautions d’emploi et le coût élevé de la vaccination, celle-ci s’avère bien plus efficace que la prévention par les anticoccidiens et libère l’éleveur de tout souci de coccidiose. »
Alarion Nicolas.
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Avec de l'audace on peut tout entreprendre, on ne peut pas tout faire !