Quelques conseils de base rappelés par JEAN MICHEL :
Conseils de base
Dans la nature, la sélection est sévère en raison des intempéries, des prédateurs et même parfois de l'insuffisance de la nourriture. Ensuite les combats de dominance entre poules et surtout coqs ne permettent qu'aux plus vigoureux de perpétuer l'espèce. En captivité il n'en est rien, la plupart des poussins nés arrivent à l'âge de procréer.
Le choix des reproducteurs est donc essentiel pour l'éleveur. Tout animal chétif, "mal poussé" ou retardé sera évidemment écarté. Parmi les plus robustes il faut évidemment choisir ceux qui se rapprochent le plus du standard et ne présentent aucun défaut héréditaire transmissible à leur descendance. Pour les naines s'ajoute un autre critère : éviter l'augmentation de taille et poids. Pensez pour cela que les plus gros sujets ne sont pas nécessairement les plus robustes.
Inutile de mettre la totalité de votre cheptel en reproduction. Si vous avez deux coqs et dix poules et ne souhaitez élever qu'une vingtaine de poussins, un des coqs et les deux plus belles poules, celles qui sont le plus près du type et de la couleur, suffiront largement. Mais avec ces deux excellentes poules il est conseillé de faire le maximum de poussins, le choix sera plus facile dans la descendance.
Vous pouvez également alterner les coqs en reproduction si vous en possédez plusieurs d'excellent type. Si vos poules étaient sans coq, les oeufs pondus deux à trois jours après le premier accouplement sont féconds. Si vos poules viennent juste d'être séparées d'avec un coq, il vous faut attendre trois semaines pour être sûr que le nouveau coq sera le père des futurs poussins.
L'incubation des oeufs peut être naturelle ou artificielle. L'incubation naturelle demande certaines précautions bien que, en théorie, la poule se charge de tout. Ne mettez pas trop d'œufs : une douzaine suffit largement. Choisissez ceux de forme bien régulière, à coquille lisse, très propres et pondus depuis moins de douze jours. Ces œufs auront été stockés dans un endroit frais, mais pas froid, et retournés tous les jours.
La poule choisit généralement de couver dans le nid où elle pondait. C'est souvent gênant car d'autres poules peuvent venir y pondre, dérangeant la couveuse et ajoutant des ÷ufs. Le mieux est de l'isoler dans un petit enclos privé. La plupart des bonnes couveuses acceptent ce déménagement, surtout si le nichoir ressemble à leur pondoir habituel et est orienté de même façon. Répandez un peu de poudre insecticide au fond du nid pour que les poux ne viennent pas importuner la couveuse immobilisée. Vous lui mettez à boire et à manger dans son enclos et surveillez, les premiers jours de l'incubation, pour vérifier qu'elle se lève une fois par jour; vous vous en apercevrez par la présence de ses déjections. Certains préconisent de lever systématiquement la poule à heure fixe chaque jour. Je suis contre et préfère la laisser faire; il est très rare qu'une poule ne quitte pas naturellement le nid chaque jour.
L'incubation artificielle nécessite l'achat d'un incubateur. Il en existe de deux sortes : Les incubateurs statiques sont les meilleur marché. La température diminue à l'intérieur, depuis le haut, près de la source de chaleur, jusqu'au bas de l'appareil, en général d'à peu près un degré centigrade par centimètre. Pour être tous également chauffés, les œufs. doivent être sur le même plan horizontal et tous de même grosseur. La température se mesure au sommet des œufs. et doit être de 38 à 39 degrés; toujours suivre les indications du constructeur. La base des œufs. est à une température inférieure et ceux ci sont à retourner deux fois par jour. Des appareillage permettent le retournement collectif ou automatique des œufs. ce qui évite des manipulations fastidieuses et répétées.
Les incubateurs dynamiques comportent un ventilateur qui homogénéise la température dans tout l'appareil. Ils peuvent donc contenir plusieurs plateaux d'œufs superposés ou des œufs. de taille différente. L'œuf baignant dans une température stable, celle-ci doit être réglée aux environs de 37,5 degrés.
Quel que soit le modèle de l'incubateur, sachez qu'une température trop élevée est toujours dangereuse alors qu'une température un peu basse, voir un refroidissement de quelques heures, n'entraînent que peu de pertes, sauf au moment de l'éclosion. N'hésitez donc pas à aérer votre incubateur fréquemment.
La température adéquate n'est pas la seule nécessité des œufs. en incubation. Il leur faut un degré d'humidité supérieur à celui de l'air ambiant, d'autant plus qu'il est chauffé, apporté, en incubation naturelle, par la transpiration de la poule. Chaque incubateur comporte un dispositif pour humidifier l'air intérieur; suivez bien les indications du constructeur en ce domaine. L'hygrométrie relative se mesure à l'aide d'un hygromètre, appareil dont la fiabilité est souvent très relative.
La naissance est toujours un moment émouvant pour l'éleveur. Les grosses poules naissent au bout de vingt et un jours, les naines à environ vingt jours et demi. Sous la poule, l'éleveur n'a pas à intervenir. En incubateur vous pouvez laisser les poussins sur place jusqu'à vingt quatre heures. De toute façon attendez qu'ils soient parfaitement secs et tous nés pour les sortir. L'éclosion est le seul moment où un refroidissement intempestif peut compromettre le résultat.
Les poussins nés en incubateur sont obligatoirement placés sous une éleveuse artificielle. Ceux nés sous poule peuvent l'être également ce qui permet de remettre rapidement la couveuse en ponte. Vous pouvez combiner les deux méthodes soit en augmentant la couvée insuffisante d'une poule par des poussins nés en incubateur soit en mélangeant sous éleveuse des poussins nés en incubateur et d'autres nés sous poule. Une poule couveuse accepte très bien un supplément de poussins dans les vingt quatre heures qui suivent la naissance; les mettre de préférence en place sous la poule à la tombée de la nuit. Cependant les poussins mis sous poule doivent être nés le même jour alors qu'en éleveuse cela a peu d'importance.
Évitez de mélanger des poussins nains avec ceux de grosse poule; les nains auraient bien du mal à survivre. De même évitez de mettre des poussins petits et délicats comme ceux de Nagasakis avec ceux de races plus hautes sur pattes et plus vigoureuses; dans les bousculades ils se retrouveraient toujours en dessous.
L'éleveuse artificielle peut être achetée toute faite ou fabriquée par l'éleveur. Dans ce dernier cas l'on a généralement recours à une lampe chauffante à infrarouges pour obtenir la chaleur désirée. Les meilleures lampes pour cet usage sont celles en porcelaine qui n'éclairent pas (lampes Elstein). Le réglage en hauteur de cette lampe permet d'obtenir la chaleur désirée au sol qui doit être de 35 degrés à deux centimètres au dessus du sol. La lampe chauffante est enfermée dans un coffre de bois pour éviter tout courant d'air. Ce coffre est ouvert sur une seule face; l'ouverture n'ayant pas plus de cinq à six centimètres de hauteur. Ce coffre qui constitue la chambre chaude est prolongé par un petit parcours clos et éclairé au moins seize heures par jour, soigneusement abrité des courants d'air et où la température ne doit pas descendre au dessous de 20 degrés. L'éclairage de ce parcours, placé au dessus des sources de nourriture et de boisson peut être très faible : une ampoule veilleuse de 7 Watts suffit pendant les trois premières semaines.
La litière des poussins nains doit être adaptée à leurs minuscules pattes. Pas de paille dans laquelle les poussins s'embarrassent. Le mieux est d'utiliser des journaux recouverts d'une petite couche de sable sec ou de copeaux de chanvre. Le tout est facile à retirer et jeter en bloc lors des nettoyages quotidiens.
La nourriture des poussins nains doit être un peu plus riche en protéines que celle des poussins normaux. La semoulette pour dindonneaux ou faisandeaux convient très bien.
Personnellement j'élève souvent des poussins nains en même temps que des faisandeaux Dorés ou Ladys ; tout le monde est nourri de semoulette dindonneaux et s'en porte très bien. Les jeunes poussins gaspillent beaucoup, répandant la semoulette autour du récipient et elle se trouve mêlée à leurs excréments et parfois humidifiée par des projections d'eau de boisson; il faut s'y résigner et ne pas chercher à la récupérer; ce pourrait être préjudiciable à leur santé.
Des abreuvoirs adaptés à la taille des poussins nains existent à très bon marché dans le commerce. Posés directement sur le sol au début pour être facilement accessibles, ils seront progressivement rehaussés sur des planchettes au fur et à mesure que les poussins grandiront. Cela leur évitera de recevoir trop de projections quand les poussins gratteront la litière.
Dans ce milieu tiède l'eau croupit. très vite; changez la deux fois par jour, toujours par de l'eau attiédie. Vous pouvez y ajouter des vitamines sous forme d'hydrosol.
Au fur et à mesure que les poussins grandissent, éloignez mangeoires et abreuvoirs de la chambre chaude, mais, au début, ils doivent se trouver très proches pour que les poussins les trouvent facilement.
En théorie les poussins trouvent leur indépendance thermique vers l'âge de trois semaines.
Il faut cependant les laisser en éleveuse jusque vers l'âge de 35 jours et ne les mettre à l'extérieur que si la température est clémente, y compris la nuit.
Les poussins savent très bien exprimer leur état de satisfaction. Une bande de poussins en bonne condition émet des pépiements très doux, tandis que chacun d'eux vaque à ses occupations ou se repose. Si les poussins s'agglomèrent sous la lampe chauffante c'est que la température est insuffisante; s'ils piaillent fort c'est qu'il leur manque à manger ou à boire. Rendez leur souvent visite et annoncez votre arrivée en parlant, ils ne seront pas brutalement effrayés et deviendront familiers.
Les poulets une fois sortis de l'éleveuse ne doivent pas être mélangés aux adultes qui seraient immanquablement agressifs. La nourriture n'est d'ailleurs pas la même. Vous pouvez utiliser, en transition, un aliment "deuxième âge" ou, plus simplement, mélanger très progressivement un peu de nourriture pour adultes à leur semoulette.
Vers l'âge de six à sept semaines il faut songer à les baguer, les vermifuger et procéder, le cas échéant, à leur première vaccination contre la maladie de Newcastel si celle ci sévit.
Merci encore Jean-Michel,