Déterminer une bonne hygrométrie en incubation artificielle

Voici une technique que j'utilise depuis de nombreuses années , en particulier pour les premières reproductions d'anatidés dit d'ornement que je peux acquérir , et/ou dans une espèce peu reproduite car délicate ou difficile . En effet , d'une espèce à l'autre , les besoins en humidité peuvent varier , tout comme au cours de l'incubation , et quand c'est la première fois que l'on mets des oeufs d'une espèce délicate en incubation artificielle , on préfère tous que cela marchent ^^

On part du principe que l'on connait au départ la durée d'incubation de l'espèce en question (on peux trouver ce genre de renseignements sur internet désormais , mais je me réfère toujours à un ancien livre intitulé "Waterfowl of the world" pour cela , puisque quasiment toutes les espèces du monde y sont référencées , y compris certaines disparues ).

On sait aussi qu'un oeuf , quel qu'il soit (enfin d'oiseau je veux dire) , perds en moyenne 15% de sa masse de départ entre le début et la fin de l'incubation.

Principe :

Prendre du papier millimétré ; peser un oeuf de la portée ; reporter cette masse en grammes en ordonnée (verticale) . en abscisse , placer les jours , jusqu'à la fin de l'incubation ( mettons 28 jours pour un mandarin pour l'exemple).

tracer une droite entre le point correspondant à la masse au jour zéro , et la masse - 15% au jour final (28 jours ici) .
Cette droite représente l'évolution de la perte de poids . En réalité , celle-ci n'est pas constante , mais servira d'étalon sans problème.

Et on lance l'incubation..........
Durant cette période , il faudra mirer les oeufs : on en profite pour repeser l'oeuf de départ , et on reporte sa nouvelle masse sur le graphique .

Interprétation :

Si le point nouvellement tracé se situe au-dessus de la droite théorique , le poussin mourra dans l'oeuf d'un surplus d'humidité (poche à air trop petite) ; Si le point se situe au-dessous , c'est la déshydratation qui guette le jeune.....(et poche à air trop grande).

Si vous êtes sur la droite , alors c'est que vous êtes bon , et ne devez rien faire...jusqu'à la prochaine pesée.

Cette technique permet d'orienter le réglage de l'hygrométrie , en l'augmentant ou en la diminuant , en fonction de la masse de l'oeuf .
Enfin , ce contrôle peut (doit) être plus fréquent les dix derniers jours d'incubation (tous les jours ne pose pas de problème) car c'est là que les variations du besoin en humidité se font le plus sentir.

Ainsi , le réglage de l'hygrométrie ne devrait plus poser de problème , même si c'est la première fois que vous incubez artificiellement une espèce que vous ne connaissez pas encore . Il est également facile de le traduire sous forme d'un mini logiciel , créé sous delphi , pour les plus courageux !^^

Et ben !!! C'est une super méthode mais qui nécessite une attention et un travail particulier ! Tu es quelqu'un de consciencieux et de laborieux ! Bravo ! C'est très intéressant ! En ce qui concerne les oeufs de poules, je regarde à présent simplement la taille de la poche d'air par rapport à l'oeuf et en fonction de sa taille, je rajoute ou enlève de l'hygro.

Oui , cela suffit en général ; la méthode que je propose est surtout valable pour certains ansériformes difficiles à amener à reproduire , et chez qui l'incubation artificielle , bien qu'indispensable , se passe nettement moins facilement qu'en élevage naturel. En outre , elle permet justement de mener à terme ce type d'incubation sans connaitre tous les paramètres nécessaires à l'espèce.

En outre , la taille idéale de la poche à air peut varier en fonction de la forme plus ou moins oblongue de l'oeuf (ici, je ne parle pas des poules , attention) ; donc avec de l'expérience , ça se fait , mais dans le doute.....