Je viens d'avoir une sorte d'épidémie dans mon poulailler.
J'ai eu plusieurs poules qui présentaient les symptômes suivants :
- une mine triste et apathie
- anorexie et amaigrissement
Généralement quand se présentent ces symptômes, je vermifuge. Ce que j'ai fait et effectivement, il y a à chaque fois eu une amélioration, mais ... pas complètement.
Je continuais à voir des poules traités qui avaient comme des moments d'abattement, comme si le traitement n'avait pas été complètement efficace ou que se serait développé une résistance ?
Puis sont soudain apparues des diarrhées abondantes et blanches, comme celles que font des poussins de 1 à 3 semaines lorsqu'ils sont atteints de pullorose due à une salmonelle.
Si l'on ne fait rien, le plumage prend une allure ébouriffée et l'anorexie aidant avec le développement des parasites qui se double généralement d'une co-infection conduisent à la mort du sujet
J'ai donc fait faire une analyse :
Résultats : trichomonose due à un protozoaire qui jusque là infectait surtout les pigeons et colombes, plus fréquent chez les canards et les oies, car
Trichommonas gallinae, c'est son nom, adore se reproduire dans l'eau.
Une raison de plus donc de ne pas mélanger palmipèdes et poules, mais aussi d'être attentif à l'eau de boisson, principale source de contamination.
Chez cette poule que j'ai fait examiné, j'avais d'abord soupçonné dans un premier un problème de vers, mais le résultat après une première prise de vermifuge m'ayant effrayé, ma poule est tombée dans la nuit, j'ai cessé à tort le traitement, car elle subissait en même temps une invasion d'ascaris = co-infection. Cette co-infection peut aussi se faire avec une coccidiose, un coryza...
Cette maladie est dite émergente, car jusque là limitée aux pigeons et atteignant parfois des rapaces qui les consomment, elle touche aujourd'hui de plus en plus en plus d'espèces, et notamment les fringilles (pinsons,...), ces charmants petits oiseaux qui sont attirés par les mangeoires qu'il vaut mieux donc éviter de mettre lorsque l'on est l'heureux propriétaire d'un poulailler, celles-ci présentant l'inconvénient d'attirer rapaces et de concentrer les maladies aviaires.
Le problème de tout cela, c'est que les principaux traitements ont été aujourd'hui retirés du marché ou ne sont pas accessibles à nos élevages, car ces protozoaires développent une résistance importante bien connue des colombophiles :
http://www.colombophiliefr.com/Veto/art_schepkens/sch_sept08.htm
Je cite donc extrait du site précédent :
".Si un traitement est nécessaire ,il doit durer au moins 5 à 7 jours avec une concentration de Ronidazole d'au moins 15%.
Il existe des moyens pour ne pas devoir traiter trop souvent :
* une acidification des voies digestives s'avère efficace dans la sélection des souches de trichomonas .
* Avec des contrôles réguliers , on peut " laisser " quelques trichomonas peu pathogènes de manière à créer une immunité permanente comme on le fait avec la coccidiose"
Une fois n'est pas coutume donc : l'acidification de l'eau de boisson est dans ce cas recommandée.
Jeanne BRUGERE-PICOUX, professeure honoraire de l'école vétérinaire d'Alfort, auteur du livre :
Mes Poules en bonne santé : Comment reconnaître, prévenir et traiter leurs maladies recommande une cure de 7 jours de 25 ml par L d'eau de boisson de vinaigre de cidre afin de prévenir les problèmes intestinaux et de ne pas dépasser cette dose, sinon la poule arrêtera de boire cette eau qui serait trop acide à son goût.
Je rappelle encore une fois qu'en-dehors de ces 2 cas : accueil d'une nouvelle poule au poulailler et cure préventive des problèmes intestinaux qui peuvent être dus à des parasites comme celui-ci, l'usage excessif de vinaigre au poulailler peut entraîner de graves problèmes de décalcification.